Hysope officinale
C’est une de mes plantes totem. La première à avoir pris racine sur les buttes du Permacole, la première toute désignée à ouvrir ce bal des Simples. Cette vivace aromatique à l’odeur épicée se dresse en port buissonnant. A la floraison, elle offre un vrai feu d’artifice avec ses fleurs d’un beau bleu foncé, très appréciées des papillons et des abeilles.
Utilisée depuis l’antiquité, chez les grecs (υ ́ σ σ ω π ο ς), les romains (Hyssopus) et les hébreux (ēzōb), plante sacrée, elle est souvent associée à des rituels de purification. L’hysope, symbole d’humilité en opposition au cèdre dans la bible ? « Salomon a parlé sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu’à l’hysope qui sort de la muraille » (1er livre des Rois).
Elle a « une force de siccité et chaleur de troisième degré » nous dit Odon de Meung dans son Macer Floridus (traité de la vertu des plantes du IXe siècle), et donne une boisson « d’une utilité incontestée dans les cathares les plus violents et dans toutes les affections du poumon ». Parole de moine ! Voilà de quoi nous réchauffer à présent que l’hiver est enfin venu nous envelopper.
Son huile essentielle obtenue par entrainement à la vapeur contient des cétones neurotoxiques. On lui préfèrera l’hydrolat plus doux, à diluer dans de l’eau pour soulager les voies respiratoires sauf chez les jeunes enfants et les femmes enceintes. Michel Faucon, Jean Pierre Zahalka le recommandent principalement pour fluidifier et éliminer les mucosités en cas de toux grasses ou d’asthme léger. C’est un bon compagnon hivernal !