Selon Météo France, 2022 est l’année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis le début du XXe siècle. La Drôme et le Diois n’ont pas été épargnés. Un arrêté sécheresse y a été pris dès le mois de juin. Et avec l’exceptionnelle douceur hivernal, certains bourgeons ont pris de l’avance. Les plantes ne savent plus où donner de la sève. Cependant, les événements extrêmes m’ont aussi permis d’explorer des façons de produire plus résilientes.
Au jardin, grâce aux binages plus fréquents et les paillages plus abondants, les plantes ont bien résisté à la sécheresse estivale malgré les restrictions d’irrigation, à l’exception de quelques pieds d’Hélichryse italienne qui auront peut-être du mal à repartir cette année. Chez les plantes sauvages en revanche comme la lavande d’altitude, de nombreux plants se sont desséchés, appelant le cueilleur à la plus grande parcimonie. Au final, seuls les plants les plus beaux ont été privilégiées ce qui a réduit les quantités récoltées par rapport à la précédente saison.
A l’alambic, la sécheresse précoce m’a incité à améliorer mon système de refroidissement. En circuit ouvert, une distillation de 20 kg de plantes peut conduire à consommer 200 L d’eau froide pour recondenser la vapeur. J’ai donc mis en place un système de récupération des eaux chaudes à la cave. L’eau chaude a le temps d’y être refroidie entre deux distillations. Avec un pompage à basse puissance, j’ai pu recirculer l’eau refroidie à la distillation suivante et fonctionner en circuit semi fermé. « Semi » car il y a toujours un peu d’évaporation d’eau de refroidissement qui doit être compensé.
Finalement, comme dit l’adage des temps modernes, il faut garder la tête froide dans un monde qui se réchauffe !